Nouveau maître. [Trame, Bruant et Eloïs]

Alors que je replie mes affaires sur mon lit de camp, percevant le piaillement d'Elise, déjà sur le pont la langue bien pendue, je suis surpris par le contact d'atout. Je l'accepte plus par manque d'habitude que par volonté propre. L'homme qui se présente à moi pourrait tout aussi bien être le pape pour ce que cela m'importe. Va-t-on passer un jour avec chaque membre de la famille, pour qu'ils définissent nos faiblesses plus que nos forces ?

Je rends un sourire de courtoisie à celui enjoleur de Bleys.

"Bonjour mon oncle. A vous entendre, j'en ai fini avec Julian. Permettez cependant que je lui signale mon départ avant de vous rejoindre. Il est déjà assez soupe au lait comme cela, sans que je ne lui laisse le loisir de pester contre mon départ sans avoir eu la délicatesse de le saluer. Vous pouvez attendre dans ce contact ou le ré-initier dans 5 minutes. Dois-je embarquer mon paquetage ?"

Alors que Bleys amusé me laisse faire, n'en manquant pas une miette, j'embarque le strict minimum pour sortir voir Julian.

"Mon oncle, votre frère Bleys m'invite à poursuivre les entraînements en sa compagnie. J'imagine que cela est prévu au programme, mais je tenais à avoir la délicatesse de vous prévenir avant de quitter votre camp, que vous ne preniez pas cela pour une désertion. Ha, au fait, Thays est déjà avec lui."

D'un signe de tête à Bleys, je prends enfin sa main et le rejoint.

Je fais le tour du propriétaire, définissant la qualité des armes stockées et choisissant la chambre disposant de la meilleure position tactique pour les réveils nocturnes ou grivoiseries que peut cacher le regard trop plaisant de mon oncle Bleys. Je prends quelques minutes de concentration afin de sortir des Ombres une tenue plus traditionnelle pour moi. Ce n'est pas que les habits de rangers ne me conviennent pas, mais nous avons quitté l'autorité de Julian et la reconnaissance de sa propre personnalité doit être plus acceptée par Bleys.

C'est vêtu d'un habit permettant des mouvements souples, noir rehaussé de bleu que je ressors, certain de trouver les cousins ayant passé le premier test rassemblés près de mon oncle. Les habits de Julian placé sur le lit réserveront ma chambre aux yeux des futurs visiteurs.

Bleys, bonjour.

Je parlais avec la reine et le roi, mais je crois que vous serez vous aussi à même de répondre à mes questions.
Ils semblent pressé de me voir à vos côtés.

Bruant s'incline rapidement, prend la main de Vialle et la baise, puis sert la main de Random.
Il se retourne et saisit ensuite la main de Bleys.
Un léger frisson le parcourt lorsqu'il traverse et arrive sur la falaise, près de son oncle.

La mer... l'odeur du sel.
Il l'avait quitté ce matin à Fomorë. Il ne pensait pas la revoir aussi vite.
Ce n'est pas la même cependant. Celle-ci est plus bleue, plus chaude aussi sûrement.
C'est déjà ça. Le bruit des vagues sur les galets lui redonne de l'énergie, comme toujours.

Il a aussi échappé à son père. Pas mécontent... Le respect existe, mais il est trop souvent occulté par l'incompréhension, entre le géniteur et son enfant.

Près de Bleys, d'autres personnes s'activent. Ses cousins sans doute. Moins qu'il ne pensait en trouver.
La deuxième génération est réduite, semble-t-il...
Des combattants, à en juger par leur tenue. Pas comme lui, malgré l'arbalète suspendue à son dos.

Il pose ses bagages, son arme, ses outils de dessin et se présente aux inconnus.

Bonjour, je m'appelle Bruant. Artiste et architecte d'Ambre. Je suis plus un explorateur et un naturaliste qu'un guerrier. Je crois que vous allez pouvoir évaluer les limites qui sont les miennes.
Mais je m'excuse, la violence inutile, celle des hommes, m'a toujours déçu et attristé.

Si Ambre a besoin de nous, je suis cependant résolu à vous aider, selon mes compétences. Et j'en ai, comme toute personne de mon sang.


Alors, quelle est la suite des évènements?

Un nouveau cousin m'et présenté par Bleys. A-t-il eu un passe droit pour ainsi éviter la promenade avec Julian ? Toujours est-il que je le salue quand Bleys me présente.

"Bienvenue. Quel géniteur vous vaut d'avoir le sang pour participer à cette étrange sauterie ?"

* Un frère à un autre cousin ou cousine ? J'en doute où son nom aurait déjà été mentionné plus tôt comme manquant à l'appel.*

Je suis avec tranquilité Bleys vers les chevaux, libérant l'un d'entre eux pour en faire ma monture, avant de suivre le soucis mineur relevé par Thaïs. Laissant mon cheval en retrait, je m'avance vers le serpent, le faisant fuir pour qu'il disparaisse de la vue de ma cousine. La pauvre bête est sans doute plus perturbée par ses cris et sa sueur froide que désireuse d'agresser les grosses choses que nous sommes.

Une fois dans les fourrés, sans moquerie ou remarque aucune, je tends ma main à Thaïs pour l'inciter à descendre de son perchoir.

La jeune femme pris les deux mains qu'on lui tendait pour descendre à terre, mais elle ne les lâcha pas une fois au sol. D'ailleurs, "elle" ? Était-ce bien une femme ? Ses traits se modifiaient doucement et un rictus amusé s'imprimait sur ses lèvres. Puis, avant que les deux hommes ne puissent réaliser leur erreur, la forme sombre qu'ils avaient pris pour leur cousine s'élança vers le haut, prenant appuie sur leurs bras. Il semblait voler à demi tandis que de longs pans de tissus noirs qui n'étaient pas là un instant auparavant tourbillonnaient autour de lui. Son visage fin n'avait pas tout perdue des traits de la jeune ambrienne. En fait il était plutôt flou, comme changeant sans cesse. Les longs cheveux extrêmement fin et d'un noir d'encre dansaient autour de sa tête, intensifiant son aspect vampirique. Mais le plus captivant restait ses yeux. D'un bleu profond et envoutant, ils semblaient le centre de son être. Même sa peau s'était assombrie pour les faire mieux ressortir, prenant une teinte d'un gris brumeux.

L'assassin se laissa tomber comme un rapace derrière le muret au serpent et du rebondir au sol, car une fraction de seconde après, il réapparaissait dans les airs, une grande faux dans les mains et toujours ce même sourire malsain. Pourtant, il ne s'attaqua pas tout de suite aux jeunes hommes, préférant affoler les chevaux en décrivant de grands arcs de cercle avec son arme. La technique semblait plutôt efficace, même su des chevaux de guerre, car ils n'avaient pas l'habitude de ce genre d'arme et que la pointe vint percer le naseau d'une des bêtes. En tous cas, plus de doute possible, cet être volait. Il était aussi d'une rapidité incroyable et aurait peut être pu tuer un des princes d'ambre avant de bondir, mais ce n'aurait pas été amusant. Il observait les réactions, cherchant à déterminer laquelle de ses proies était la plus impressionnable, laquelle prendrait peur, laquelle crierait, laquelle tenterait de s'enfuir pour qu'il puisse s'adonner à son passe temps favori : la chasse à l'homme.

D'autres formes sortaient des ruines. Quatre hommes en arme plus exactement. Ils avaient tous des silhouettes de guerrier, tous une peau mâte et des cheveux brins, courts comme des militaires, une barbe de trois jours et des armures de cuir renforcées arborant un étrange écusson inconnu. Le blason représentait un arbre dont les branches étaient des serpents dotés d'une corne frontale. En fait, tous ces guerriers étaient absolument identiques... Comme des frères jumeaux poursuivant le même but. Sans tenir compte le moins du monde de leur allié volant, ils foncèrent vers les trois princes d'Ambre, presque comme des automates. Ils étaient de bons guerriers bien entrainés et habitué à travailler ensemble, Mais Trame et Eloïs seraient sans doute de taille à rivaliser avec l'un d'eux. Pour Bruant par contre... Mais l'assassin volant avait d'autres projet pour ce dernier, il avait trouvé sa proie.

Les hommes engagèrent aussitôt le combat, mais il semblaient se tenir aux règles des duels et n'attaquaient leur adversaire qu'à un contre un. Celui qui s'approchait de Bruant, épée au poing, du bondir sur le coté pour éviter un coup de faux. Toujours le même sourire fou aux lèvres, l'assassin volant ne semblait pas faire la différence entre ses amis et ses ennemis mais Bruant devrait faire vite si il voulait éviter un combat car il restait deux hommes en position d'engager une joute contre lui et que l'inquiétante parodie d'allier qui semblait lui faciliter la tache ne cherchait pas vraiment à les blesser.

- Tu veux sauver ta cousine ? Murmura t-il, arborant toujours son rictus mauvais.

Laissant à sa proie un passage précaire entre les assaillants, il disparu à nouveau dans les ruines et en ressortit en présentant à la vue de tous le corps tremblant et très pâle de Thaïs. Sur son bras droit, sa gorge et ses jambes, on pouvait voir quelques marque de morsure de serpent... Comme quoi cette phobie n'était peut être pas si absurde. Sur son perchoir improvisé, l'assassin attendait en tenant le corps inerte comme on porte une princesse, si ce n'est que pour une telle parade, on pose son arme avant. La lame de la faux blessait le bras de la jeune femme, faisant couler quelques goutes de sang sur les pierres.

Le cheval baie s'était sauvé mais on entendait encore ses hennissements affolés, comme si il rechignait à partir sans ses maîtres. Il était sans doute le seul à avoir sentit ce qui se tramait et même Bleys, qui accourait de la salle des armes, avait compris trop tard. Le démon roux serait bientôt là, pourtant... Mais encore faudrait il que les Princes tiennent jusqu'à son arrivée.

Alors que le métamorphe s'envolait, j'avais déjà sorti mon arme, en réponse à la menace que j'ai sentie venir en tendant la main à Thaïs. Cependant, tout s'est passé trop vite que pour me laisser le temps d'agir face à cet ennemi aimant trop la mise en scène. Il me fait penser à ma cousine dans son exhubérance. Avec un peu de chance, il s'en mordra bientôt les doigts.

Les guerriers clonés se dirigeant vers nous en attendant l'arrivée de Bleys, ils ne nous laissent que peu de temps d'action. Eloïs est certainement celui qui tient le mieux une arme, autant agir de concert avec lui.

"Deux sur un pour faire vite place nette ensuite, on sauve la veuve et l'orphelin."

Le guerrier qui me prend pour cible subit une botte le forçant à reculer ou perdre la tête, ce qui me donne quelques mètres d'espace, que je mets à profit pour prendre l'adversaire d'Eloïs en tenaille et lui infliger une blessure incapacitante à la jambe. Le reste ne sera que formalité pour mon cousin et je réalise un sau tde côté pour m'éloigner d'eux et forcer mon adversaire, revenu à la charge, de frapper du mauvais côté de son bras d'arme.

Deux passes de temporisation et je remarque l'hésitation forcée des deux clones visant Bruant. Sa fuite ne sera sans doute pas la meilleure des solutions. il est plus simple de le garder sous protection que lui courir après pour son bien.

Une botte vise le poignet de mon adversaire, le forçant à reculer et stopper les vibrations de son arme en la tenant à deux mains. Je profite de cet intermède pour sortir et lancer ma dague à destination du guerrier entre Bruant et nous, qui tarde à se décider. Je vise son oreille, mais sa nuque aurait fait tout aussi bien l'affaire.

"Bruant ! Ne reste pas là ! Ta protection est derrière nos armes."

Il suffit pour l'instant le côté bon samaritain ! Je me concentre sur mon ennemi, escomptant en finir rapidement, avec ou sans l'appui d'Eloïs qui en termine avec le sien.